lundi 27 août 2018

Sergent Papa de Marc Citty



Si encore je t’avais abandonné  pour parcourir le monde ou pour plonger  dans l’ivresse d’une trépidante vie d’artiste,  peut-être aurais-tu pu me fantasmer  en père aventurier absorbé  par des voyages extraordinaires,  mais non, j’ai toujours été là,  à quelques encablures de ta chambre  d’enfant, et pourtant si éloigné.
 Comédien à la carrière essoufflée,  Mathieu tente de renouer avec son fils Antoine,  musicien prodigieux. Au rythme des tâtonnements  de ce père absent se  découvrent la tendresse  prudente et la violence sourde des sentiments.


Mon avis

Marc Citti signe ici son second roman après  Les Enfants de Chéreau. Une école de comédiens. Comédien de métier, il nous raconte l'histoire d'un père à la reconquête de son fils. Matthieu comédien un peu paumé tente de recréer les liens entre lui et Antoine son fils musicien. Le récit est émaillé de références musicales qui donne du rythme au texte. L'ensemble est touchant. Les personnages à la recherche d'eux mêmes se livre avec pudeur et sensibilité.

J'ai beaucoup aimé ce livre, je me suis plongée dans le récit que l'on devine sans doute proche de la réalité de Marc Citti.

Un bon moment de lecture.


dimanche 26 août 2018

Un maison sur l'océan de Béatriz Williams


Des tensions de l’Europe en guerre à l’Amérique jazzy des sixties, Beatriz Williams livre un final palpitant, une magnifique histoire d’amitié et de passion, pour ponctuer la trilogie des sœurs Schuyler. 

À l’automne 1966, l’intrépide Pepper Schuyler est dans les ennuis jusqu’au cou : non seulement la belle est enceinte de son ex-patron, politicien influent qui la pourchasse à travers le pays, mais elle se retrouve seule et sans ressources. Son unique bien : une Mercedes de collection, qu’elle vient de vendre pour une coquette somme à une mystérieuse acquéreuse, Annabelle Dommerich.
Il faut dire que cette célèbre violoncelliste française attache une valeur sentimentale particulière à ce véhicule. Elle seule connaît l’histoire de cette voiture, de sa course éperdue à travers l’Allemagne nazie jusqu’à son arrivée en Amérique. Et le destin des deux amants en fuite qu’elle abritait…
Alors qu’Annabelle décide de prendre Pepper sous son aile et lui offre un refuge sur une plage déserte de Floride, les deux femmes se livrent peu à peu leurs secrets.
Ensemble, parviendront-elles à affronter les zones d’ombre de leur passé ?

Mon avis

Beatriz Williams est l'autrice de plusieurs romans ayant une base historique. Elle s'est fait connaître par L'été du cyclone. Viens ensuite la triologie mettant en scène les 3 filles de la familles Schuyler. Nous rencontrons tout d'abord Vivian dans la vie secrète de Violet Grant, puis c'est le tour de Tiny dans les Lumières de Cape Cod et pour finir Pepper dans le roman qui nous concerne c'est à dire Une maison sur l'océan. L'été fut pour moi l'occasion d'enchaîner ces trois romans. 

Tout comme dans les précédents romans, Béatriz Williams alterne les époques puisque nous suivons à la fois l'histoire de Pepper dans les années 60 aux Etats Unis et celle d'Annabelle en Europe ( plus particulièrement en France et en Allemagne ) dans les années 30, lors de la montée du Nazisme.

Contrairement au précédents ouvrage, la part belle n'est pas faite à Pepper, enceinte d'un homme marié, mais à Annabelle à l'époque jeune fille amoureuse d'un juif Allemand dans cette période trouble.L'ensemble est largement documenté. La montée du Nazisme est très présente.

Encore une fois, l'auteure nous dépeint des jeunes femmes émancipée qui prennent leur vie en main.

A travers ce roman histoire, Béatriz Williams dépeint avec véracité une histoire d'amour dans des temps difficiles. J'aurais malgré tout aimé que l'histoire de Pepper soit plus présente.


jeudi 23 août 2018

Le Prince à la petite tasse d' Emilie de Turckheim




Pendant neuf mois, Emilie, Fabrice et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre à l'âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace la formidable aventure de ces mois passés à se découvrir et à retrouver ce qu'on avait égaré en chemin : l'espoir et la fraternité.

Mon avis

Le Prince à la petite tasse fait partie de la Rentrée littéraire 2018.Il ne s'agit pas de son premier roman, loin de là. Délaissant un moment la fiction, elle s'engage sur le chemin ardu du témoignage. En effet, dans ce court récit, Emilie de Turckheim nous fait partager une tranche de vie, une parenthèse enchantée celle de l'accueil d'un jeune immigré afghan à son domicile. Emilie, fabrice son mari et leur deux enfants Noé et Marius ont accueilli chez eux un jeune réfugié le temps qu'il trouve un logement et apprenne la langue.

C'est avec beaucoup de sensiblité que l'autrice nous narre des moments de partages et d'échanges. Réza est un jeune homme attachant qui peu à peu devient indispensable dans la vie de ses hôtes. Ses différences enrichissent le quotidien de ceux-ci.

L'écriture est belle et poétique. J'ai été particulièrement touchée par le passage où Emilie de Turckheim nous explique la signification du titre: Prince à la petite tasse. 

Je vous conseille cette lecture plein d'humanité, de chaleur et de tendresse
loin des lieux communs sur l'immigration et des sentiers battus. Un très beau récit de vie.