mardi 27 novembre 2018

Une présence dans la nuit par Emily Elgar



Infirmière en soins intensifs, Alice Taylor le sait : séparer travail et sentiments est primordial dans son métier. Mais l’arrivée d’une nouvelle patiente fait bientôt chavirer cette ligne de conduite…
Fauchée par un automobiliste anonyme, Cassie Jensen est plongée dans un coma dont personne ne sait si elle sortira un jour. Mais alors que la famille de la jeune femme se précipite à son chevet, Alice s’interroge : pourquoi nul ne semble dévasté de chagrin ? Ignorent-ils tous la grossesse de Cassie ? Se pourrait-il qu’elle ait caché d’autres secrets à ses proches ?
De son lit, face à celui de Cassie, Frank aussi observe. Il sait que Cassie est en danger ; il connaît même l’identité du chauffard et son mobile. Pourtant, Frank ne peut rien révéler. Atteint du syndrome d’enfermement, cet homme est prisonnier de son propre corps, et seules ses paupières peuvent bouger… Mais parviendra-t-il à se faire comprendre d’Alice, avant qu’il ne soit trop tard ? 

Mon avis

J'ai terminé ce roman hier soir et je suis conquise . Le suspense m'a tenu en haleine toute la journée, me hâtant de terminer ce que j'avais à faire pour revenir à mon livre et retrouver les personnages que j'avais laissé.

L'intrigue se déroule en fin d'année, on y rencontre Alice infirmière aux soins intensifs qui doit s'occuper de deux patients Franck et Cassie. Franck est emmuré dans son corps sans que personne ne le sache et Cassie est dans le coma. Cette position permet à ce dernier d'observer tout ce qui se passe dans le service et de bientôt se rendre compte qu'une menace pèse sur la vie de Cassie.

J'ai totalement été happée par l'intrigue et les personnages. le texte a beaucoup de rythme avec l'alternance des chapitres dédiés à chacun des protagonistes et à la double temporalité. On découvre par flashback ce qu'était la vie de Cassie.Les pages tournent à une vitesse incroyable. Pas de crimes sanglants, ni de meurtres en séries mais l'auteur nous emmène sur plein de pistes et d'hypothèses diverses sans que l'on découvre avant la fin qui est le coupables.

J'ai passé un très bon moment de lecture avec une présence dans la nuit. J'ai eu du mal à lâcher ce roman avant la fin.

 

dimanche 11 novembre 2018

Treize par Steve Cavanagh







Eddie Flynn doit défendre un célèbre acteur accusé du meurtre de sa femme. Mais ce qui ressemble à un crime passionnel pourrait bien être l’énième meurtre d’un des tueurs en série les plus intelligents qui aient jamais existé.
Le tueur se cache parmi les jurés
Rachel et Bobby Solomon étaient le couple le plus glamour d’Hollywood. Ils avaient le monde à leurs pieds. Mais Rachel est morte, l’arrière du crâne fracassé, et Robert se tient aujourd’hui dans le box des accusés.
C’est le procès médiatique du siècle et la défense exige qu’Eddie Flynn se charge du dossier. Tout indique de Robert est coupable et pourtant. Dès le début du procès, une série d’événements inquiétants fait germer le doute dans l’esprit de l’ancien escroc reconverti au barreau.
Et si Robert Solomon n’était pas le seul acteur de ce procès ? Le tueur peut-il assister à l’audience ? Pire, se peut-il qu’il fasse partie du jury ?

Mon avis
Je n'avais lu aucun des précédents romans de Steve Cavanagh et je n'en fut pas gênée lors de  ma lecture, bien qu'il s'agisse du même enquêteur. Dans ce polar judiciaire, Eddie Flynn doit défendre l'acteur médiatique Booby Solomon accusé du meurtre de sa femme. Mais fait des plus étonnants le véritable meurtrier se cache parmi le jury. Cette particularité rend ce roman particulièrement attractif et intense.
Le rythme est très soutenu et l'intrigue passionnante. Pas de temps mort dans le récit. On est tenu en haleine jusqu'au bout par cette question : Pourquoi le tueur fait-il parti du jury? Quelles sont ses intentions?
L'auteur alterne les points de vue entre celui de l'enquêteur et du tueur.
Un roman haletant qui vous tiendra en haleine jusqu'au bout.

vendredi 9 novembre 2018

Grandir avec ses émotions de Clarisse Gardet




Colère, peur, tristesse, jalousie...  Les émotions des enfants, petits ou  grands, nous  laissent souvent démunis. Si la santé  physique est fondamentale,  la santé émotionnelle est primordiale pour un bon équilibre.  Cet ouvrage aide parents et enseignants à  comprendre les enfants et à  adopter la bonne posture. Il montre aux adultes combien leurs états  affectifs interfèrent dans leurs relations avec les plus jeunes.  Forte de plusieurs années d'accompagnement de familles, Clarisse  Gardet livre des clés pour apprendre à  tenir compte des émotions,  sans culpabilité, et agir en toute bienveillance. Elle offre la possibilité  aux enfants, par la pratique de la méditation,  d'exprimer et de mieux connaître leurs émotions.

Mon avis

Adepte de la relaxation, du yoga et des activités de pleine conscience, je pratique occasionnellement la méditation avec  mes élèves. J'étais à la recherche d'un outil me permettant de renouveler ma pratique.
Clarisse Gardet nous propose dans ce livre d'explorer la pratique de la méditation sous un nouvel angle.Il ne s'agit plus d'une activité permettant de calmer les enfants, mais d'une pratique leur facilitant la gestion de leurs émotions.
L'ouvrage est très didactique tout en restant très simple d'abord. L'auteure commence tout d'abord par éclaircir  la pratique de la méditation. Elle évoque ensuite les grandes familles d'émotions en les décrivant ainsi que l'impact qu'elles ont sur nos petits. Puis elle propose une série de méditations guidées et enregistrées pour mettre en pratique son propos.
Les méditations au niveau du vocabulaire employé et des images utilisées sont très accessibles.
Je vais m'empresser de mettre en pratique ces recommandations. Un bon outil pour les parents et les enseignants.

jeudi 8 novembre 2018

Jeune fille modèle par Grace Ly






Chi Chi est une jeune fille comme les autres.
Sauf qu’elle ne ressemble pas du tout aux posters des magazines. Et que le principal du Lycée écorche son nom quand il fait l’appel.
Chi Chi aurait préféré s’appeler Marie, Isabelle ou Sophie. D’ailleurs, Ama dit qu’elle est une «  banane  »  : jaune à l’extérieur et blanche à l’intérieur.
Chi Chi a grandi dans le Treizième qu’elle arpente chaque soir pour livrer les plats du restaurant familial L’Extrême-Orient. Elle a l’impression de vivre dans un cliché, parle mal sa langue maternelle, et l’Asie lui semble une terre exotique, même si elle est rompue aux traditions du Nouvel An Lunaire.
Quand Ama lui dit : « Nous sommes des Chinois du Cambodge », elle ne trouve pas la région correspondante sur la mappemonde, ni son histoire tragique dans ses livres scolaires.

Premier roman qui donne la parole à une enfant de la seconde génération des Asiatiques de France, sur laquelle plane l’ombre d’exils douloureux, Jeune fille modèle met en scène la palette d’expériences liées à la double culture.

Grace Ly vit à Paris. Jeune fille modèle est son premier roman.

Mon avis

C'est grâce à la Youtubeuse Séverine de la chaine Il est bien ce livre que j'ai découvert ce roman et je dois dire que je n'ai pas été déçue.
J'ai dévoré l'histoire en l'espace d'une journée.
Dans ce roman on suit les péripéties de Chi Chi jeune fille d'origine chinoise dont la mère tient une restaurant asiatique. Chi Chi va au lycée et désespère de ne pas ressembler aux autres de son âge: elle n'aime pas son prénom, déteste ses cheveux et à du mal à s'intégrer.

A travers un récit bourré d'humour et mettant à mal tous les clichés sur la culture asiatique en France, Grace Ly nous dépeint les difficultés des jeunes issus de la seconde génération d' immigrés, coincés, tiraillés  entre leur culture familiale et la culture française qu'ils rencontrent au lycée. Les difficultés étant d'autant plus accrues à l'adolescent où il faut se conformer à une moule.

La recherche de l'identité et la notion de secret de famille sont également très présents dans ce roman. Comment peut-on se construire lorsque l'on ne sait pas d'où l'on vient?

L'héroïne est attachante et pleine d'humour. La plume de l'auteur est très agréable et très fluide. Pas de temps mort, le rythme est soutenu sans perdre sa légèreté. 

En un mot j'ai beaucoup apprécié ce roman sur l'intégration qui balaie les lieux communs. L'auteure est bourrée et nous fait passer un bon moment.

 

samedi 27 octobre 2018

Toutes les histoires d'amour du monde par Baptiste Beaulieu




Lorsqu’il découvre dans une vieille malle trois carnets renfermant des lettres d’amour, le père de Jean sombre dans une profonde mélancolie.
Jean, lui, tombe des nues : Moïse, son grand-père, y raconte toute l’histoire de sa vie. Plus incroyable encore, Moïse adresse son récit à une inconnue  : Anne-Lise Schmidt.
Qui est cette femme ? Et surtout qui était-elle pour Moïse  ? Comment quelqu’un de si chaleureux et sensible dans ses lettres a-t-il pu devenir cet homme triste et distant que père et fils ont toujours connu ?
Naviguant entre les grands drames du xxe siècle et des histoires d’amour d’aujourd’hui glanées dans une tentative éperdue de faire passer un message à son père, Jean devra percer le lourd secret d’un homme et lever le voile sur un mystère qui va chambouler toute une famille… 


Mon avis

C'est le second roman de Baptiste Beaulieu que j'ai la chance de découvrir. Mais peut-on vraiment parler d'un roman , puisque dans cet écrit fiction et réalité se confondent. On y retrouve Jean, jeune médecin en froid avec son père qui pour aider celui-ci à guérir va partir à la découverte du passé de son grand- père. En effet Moïse leur aïeul  à laisser derrière lui en mourant des cahiers contenant des lettres adressées à une certaine Anne- Lise.
Mais qui est cette énigmatique personne à qui son grand-père écrivait chaque année?

Comme l'indique le titre, c'est avant tout un livre sur l'amour que nous livre Baptiste Beaulieu. Un livre sur toutes les formes d'amour comme l'indique le prologue: l'amour filiale, la passion, le sentiment amoureux. Toutes ces formes d'amour sont présents et bien représentés.
J'ai particulièrement apprécié la voix de Moïse et le récit de sa vie dans l'Allemagne Nazie. Passé et présent s'entremêlent de façon harmonieuse, se répondant et s'expliquant.

Pas de voyeurisme ni de mièvrerie dans ce roman, mais beaucoup de tendresse et de sensibilité et une question centrale l'Amour est-il plus fort que la distance et le temps qui passe?
L'ensemble est d'autant plus touchant qu'il semblerait que ce soit l'histoire de la propre famille de l'auteur.
 

Baptiste Beaulieu nous propose un roman sur l'amour plein de sensibilité où passé et présent s'entremêlent . Un bon moment de lecture.

vendredi 26 octobre 2018

Le vieux qui voulait sauver le monde par Jonas Jonasson






Bali, une plage de rêve, un resort paradisiaque. Aux côtés de Julius, son partenaire dans le crime, Allan Karlsson devrait pouvoir enfin souffler. Mais il n’a pas tenu en place les cent premières années de sa vie, ce n’est pas maintenant qu’il va changer ! Malgré les excursions en yacht et la découverte d’un objet miraculeux – l’iPad –,  Allan s’ennuie à mourir et arrive au bout des économies transportées depuis la Suède dans un attaché case. Pour le divertir, Julius se lance dans des préparatifs pour son 101e anniversaire. Le jour J, une montgolfière attend le tandem sur la plage, chargée de bouteilles de champagne. Les amis prennent de l’altitude. Enfin, Allan commence à se relaxer… jusqu’au moment où le ballon, victime d’une avarie, se précipite vers la mer. Heureusement, les deux naufragés sont recueillis par un navire militaire. Les voilà sains et saufs… A moins que… l’embarcation batte pavillon nord-coréen et transporte une dose d’uranium de contrebande prélevée au Congo ? Voici notre centenaire de retour en Corée du Nord, pile au moment où le jeune dictateur Kim Jong-Un vient de provoquer Donald Trump en envoyant des missiles tests. De quoi donner des idées à notre vieil artificier. Les ennuis ne font que commencer…

Mon avis

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé notre vieux adoré Allan Karlsson où on l'avait laissé lors du roman précédent  le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Sur une plage à Bali avec son comparse Julius, il prend un repos bien mérité. Mais c'est sans compter sur notre Forrest Gump centenaire, car au détour d'un petit voyage en mongolfière il se retrouve embarqué dans une histoire de trafic de d'Uranium en Corée du Nord. La suite de ses aventures le conduira une fois encore dans un périple à travers le monde.

On retrouve dans ce roman tous les ingrédients qui m'avaient plus dans le précédent opus: les rencontres avec les dirigeants des pays du monde. De Trump à Poutine nul n'est épargné mis à part Angela Merkel.

Une analyse burlesque de la politique internationale sous tend l'intrigue du roman. burlesque et risible mais n'y a-t-il pas une part de vérité dans ce que dépeint de façon grinçante Jonas Jonasson.

Notre vieux n'a rien perdu de sa vivacité ni de son don à se mettre dans des situations les plus inimaginables les unes que les autres. On y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès du vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Un bon moment de lecture même si parfois je me suis perdue dans les analyses géopolitiques. 

mercredi 24 octobre 2018

L'Hôtel du Lac des ombres par Daniela Tully








Libraire chevronnée, Maya a toujours aimé les histoires. En particulier celles que lui racontait sa grand-mère, Martha, avant de disparaître brutalement l’été de ses 16  ans.   Aussi, quand la police découvre, trente ans plus tard, sa dépouille dans l’arrière-pays de New York, Maya se croit soudain l’héroïne d’un mauvais polar  : que faisait sa grand-mère à des milliers de kilomètres de son Allemagne natale  ? Surtout, quel secret la liait à l’hôtel Montgomerry, près duquel son corps a été retrouvé  ?
Pour en avoir le cœur net, Maya décide de se rendre sur place en se faisant passer pour une romancière en quête d’inspiration. Au fil des souvenirs récoltés auprès de l’étrange famille Montgomerry, se reconstitue alors la seule histoire que sa grand-mère ne lui ait jamais racontée  : celle de sa propre vie…
Des heures les plus sombres de l’Allemagne nazie au destin cruel d’une dynastie déchue, son enquête se transforme bientôt en une plongée vertigineuse dans le passé. Jusqu’à ce que Maya découvre, au péril de sa vie, que toute vérité n’est pas bonne à dire...

Mon avis


C'est avant tout le couverture sombre et mystérieuse de ce roman qui m'a attiré. J'avais très envie à l'approche d'Halloween d'un roman sombre, d'une enquête dans les bois et je dois avouer que je n'ai pas été déçue.
Dans ce roman on retrouve Maya, jeune femme amoureuse des livres, mais un peu perdue dans la vie qui part en quête dans les sombres forêts américaines afin de savoir comment et surtout pourquoi sa grand mère disparue de puis plus de vingt ans est-elle décédée.

Le rythme est rapide et haletant, bien qu'il y est quelques longueurs . On alterne entre les époques et les pays. On découvre un volet de l'histoire de l'Allemagne Nazis et de la vie des habitants à cette époque, persécutés par le régime.

Je me suis plus particulièrement attachée à la vie des propriétaires de l'hôtel les Montgomerry. Mais quel est le lien entre cette famille américaine et Martha la grand-mère allemande de Maya.

Daniella Tully nous offre un roman à suspense où passé et présent s'entremêlent.  A lire sous un plaid lors des longues après-midi pluvieuses.





samedi 20 octobre 2018

Les chemins de promesse de Mireille Pluchard







Tout doit être immuable au mas du Castanhal où le maître des lieux, Lazare Pradier, trace pour ses enfants, Aubin et Adélie, des chemins de vie calqués sur le modèle des anciens. A l’insu de son ombrageux époux, Blanche les instruit de son mieux d’un savoir reçu d’un vieil abbé. Adélie récoltera les premiers fruits de cet enseignement en quittant le Castanhal pour s’occuper des enfants d’un ingénieur des mines. Les premiers émois amoureux d’Aubin, cruel apprentissage, vont ouvrir à l’héritier du Castanhal d’autres horizons. Comme celui de la construction d’une ligne de chemin de fer qui sera pour lui le champ d’intenses découvertes : celle de l’amitié, d’abord, qui le liera à Pierre, un cadet dépossédé et jeté sur les chemins de misère ; celle de la satisfaction du travail accompli ; celle de l’amour enfin !
Et tant pis si les plans minutieusement établis par Lazare s’en trouvent bouleversés. Le voyage initiatique de son fils Aubin en fera un homme dont Lazare pourra être fier.


Mon avis

 Les températures baissent, quoi de mieux que de se blottir sous un plaid avec un bon bouquin. Les chemins de promesse font parti de ceux-ci. Roaman de terroir par excellent on suit le parcours d'Aubin Pradier jeune paysan qui quitte ses Cévennes natales pour participer à la création du chemin de fer. Fort de ses compétences, il gravira les échelons au sein de la compagnie.

Ce roman contient tous les éléments d'un bon roman de terroir: une histoire familiale, une ascension sociale, de bons sentiments, des paysages à vous ravir.

J'ai particulièrement aimé la famille Pradier, la vaillante Blanche, la douce Adélie, le courageux Aubin et même le rude et brusque Lazare. Je me suis fais embarquer par cette histoire qui sent bon les châtaignes, les feuilles qui se décomposent dans les sous-bois et la terre.

Les chemin de promesse nous narre l'histoire de la famille Pradier entre ascension sociale et amour de la terre, portée par des personnages bourrus et attachants elle saura vous séduire.

mercredi 17 octobre 2018

Le monde de Christina de Christina Baker Kline









Du monde, Christina Olson n’a rien vu. Paralysée depuis l’enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. Sa seule ouverture sur l’extérieur : une pièce remplie de coquillages et de trésors rapportés des mers du Sud par ses ancêtres, farouches marins épris d’aventures, et dont les histoires nourrissent ses rêves d’ailleurs.
L’arrivée de nouveaux voisins, la pétillante Betsy et son fiancé, le jeune peintre Andrew Wyeth, va bouleverser le quotidien de cette femme solitaire. Alors qu’une amitié naît entre elle et le couple, Christina s’interroge : pourra-t-elle jamais accéder à la demande d’Andrew de devenir son modèle ? Comment accepter de voir son corps brisé devenir l’objet d’étude d’un artiste, d’un homme ?
L’art est le reflet de l’âme. Et sur la toile, Christina redoute de voir apparaître ses failles, et celle qu’elle aurait tant désiré être…

Mon avis

J'apprécie particulièrement les romans de la collection du Cercle édités par Belfond. C'est avec plaisir que je me suis plongée dans la lecture du Monde de Christina. On y découvre la vie d'une femme Christina Olson de sa jeunesse jusqu'à sa maturité. Atteinte d'une maladie neurologique dégénérative, Christina a du mal à se mouvoir. Elle vit dans une ferme entourée de sa famille et côtoie peu de monde, jusqu'à sa rencontre avec le peintre Andy Wyeth qui va peindre l'univers de cette jeune femme et en faire sa muse.

Je me suis beaucoup attachée au personnage de Christina, jeune femme handicapée et combative qui accomplit chaque jour les tâches du quotidien pour aider sa famille et plus particulièrement sa mère. Car derrière le handicape de Christina se cache aussi du renoncement, celui d'une femme qui ne se sent pas aimé et ne se trouve pas aimable. Abandonnée par son amour de jeunesse, elle renonce peu à peu à sa vie de femme, s'enfermant dans sa maison. Alors où se trouve la combativité de cette femme me direz-vous? Et bien dans le renoncement, dans le quotidien, difficile pour elle de monter des escaliers, de se déplacer dans une pièce... Mais Christina s'accroche et se force pour servir les autres au point de s'oublier elle même!

J'ai particulièrement apprécié la part de non fictionnelle présente dans le livre. Christina fut bien en effet la muse d'Andrew Wyeth. Elle tient une part importante dans son oeuvre. Il a beaucoup peint Christina et le petit monde qui l'entourait: sa maison, les rideaux de celle-ci... Elle fut pour lui une grande source d'inspiration. Mais que fut vraiment le petit monde de Christina, c'est ce que s'emploie à imaginer Christina Baker Kline.

J'ai passé un bon moment de lecture au côté de Christina dont j'ai apprécié la force mentale. j'ai également découvert l'univers d'Andrew Wyeth. Un petit monde simple à l'image de cette femme attachante et combative.




 

dimanche 14 octobre 2018

Avec toutes mes sympathies par Olivia de Lamberterie







Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux.

Mon avis

Olivia de Lamberterie est critique littéraire à Télématin et journaliste à Elle. Avec toutes mes sympathies, elle signe son premier roman. Un roman intimiste et très touchant qui narre les derniers mois de la vie de son frère Alex. En effet le 14 octobre 2015, Alex se jette du haut du pont Jacques Cartier à Montréal. Souffrant depuis des années de mélancolie, ou plus particulièrement de dysthymie, il a perdu le goût de vivre. A travers ce témoignage Olivia de Lamberterie fait revivre son frère qu'elle qualifie de "Flamboyant" allant d'un état à un autre en l'espace de quelques minutes.

La maladie mentale est très présente dans ce récit, subie par le malade et sa famille. On y retrouve les questionnement de l'entourage, la résignation du malade, et la difficulté à communiquer avec le corps médical. D'une certaine manière, l'auteure nous rend plus accessible la souffrance de celui qui est touché par cette mélancolie constante et pesante. C'est avec bienveillance que nous observons ces errements et sentons à quel point la famille est démunie.

L'écriture est juste, touchante et personnelle mais en aucun cas ne tombe dans la mièvrerie et le sentimentalisme. On s'attache à cette famille soudée qui vit au rythme des hauts et des bas d'Alex. J'ai dévoré littéralement ce livre, y pensant lorsque que j'étais affairée à d'autres tâches, n'ayant qu'une envie, me replonger dans ce récit.

En toile de fond, on peut également noter un questionnement sur le rôle de l'écriture, pourquoi écrire un livre? Pourquoi l'écrivain décide-t-il un jour de prendre de sa plume pour raconter? Ici, il s'agit de faire revivre l'espace d'un instant un frère disparu. Olivia de Lamberterie avait toujours dit qu'elle n'écrirait pas car elle pensait ne rien avoir à dire... Jusqu'à la disparition de son frère et l'injonction de celui-ci: " Ecris ton livre !" Mais qu'est ce qui motive vraiment l'écriture?


Que d'émotions, Olivia de Lamberterie signe un ouvrage plein de finesse, où sensibilité et pudeur se côtoient. On pleure, on sourit, on ne reste pas indifférent à cette histoire. Pari réussi, Alex revit sous la plume de sa soeur.

jeudi 11 octobre 2018

Chère Mamie de Virginie Grimaldi




Chère mamie,
J’espère que tu vas bien, et surtout que tu es assise. Il y a plus d’un an, j’ai commencé à t’écrire des petites cartes sur les réseaux sociaux. Des chroniques du quotidien décalées, rédigées en gloussant. Je ne m’attendais pas à ce que mes aventures deviennent un vrai rendez-vous… Alors une idée a germé : et si ces rires partagés devenaient utiles ? J’ai immédiatement pensé à l’association CéKeDuBonheur, dont j’aime la philosophie et l’engagement.
Dans ce livre, tu trouveras plein d’inédits. Des photos pour illustrer. Des grands bonheurs, des petits malheurs, de la vie. Tu m’as donné l’amour des mots, j’ai hâte que tu découvres ceux qui te sont destinés.
Gros bisous à toi et à papy, Ginie

L’association CéKeDuBonheur aide les services pédiatriques à améliorer les conditions de vie des enfants séjournant à l’hôpital à travers de multiples actions.
www.cekedubonheur.fr

Mon avis

J'aime particulièrement les romans de Virginie Grimaldi et son humour. C'est avec plaisir que je me suis plongée dans cette correspondance avec sa grand-mère. J'y ai trouvé tout ce que j'aime chez cette auteure: son franc parlé, son dynamisme, son humour et sa sensiblité.

En vacances Ginie envoie à sa mamie de petite carte postale , de petits messages qui raconte son quotidien de vacancière. Le tout est émaillé de polaroid illustrant ces bons moments. 

C'est avec drôlerie qu'elle décrit ses chutes, ses rendez-vous chez l'esthéticienne, la perte de son téléphone. Le ton est à la connivence, on ressent beaucoup de proximité avec cette auteurs qui n'hésite pas à se dévoile à se moquer d'elle même, à narrer son quotidien et à nous faire voyage de Paris en passant par Arcachon, puis Royan et Colmar.

J'ai ri, j'ai souris à la lecture de ces cartes postales. Virginie Grimaldi a su durant ces quelques pages m'embarquer avec elle. Un bon moment de lecture.

mercredi 10 octobre 2018

Mon amie la peur par Meera Lee Patel

dimanche 7 octobre 2018

Le douxième chapitre de Jérome Loubry




Été 1986. David et Samuel ont 12 ans. Comme chaque année, ils séjournent dans le centre de vacances appartenant à l’employeur de leurs parents, Vermont Industries, à Saint-Hilaire de Riez, en Vendée.
Cette année-là, ils font la connaissance de Julie, une touriste de leur âge. Et les trois enfants deviennent inséparables. Leur innocence ne les protège cependant pas de certaines questions. Qui est cette Émilie, une jeune fille disparue une semaine avant leur arrivée ? Cette vieille bâtisse au centre du quartier de vacances abrite-t-elle réellement le fantôme de la femme du patron, Monsieur Vermont, qui s'est pendue une dizaine d'années auparavant ? Pourquoi les adultes deviennent-ils si mystérieux et taciturnes ? D'où proviennent ces murmures que les enfants perçoivent de temps en temps ?
Puis, alors que la semaine de vacances se termine, Julie disparaît à son tour. Son corps sera retrouvé, abandonné sur la plage, complètement brûlé.

30 ans plus tard. David est devenu écrivain, Samuel est son éditeur. Depuis le drame, ils n'ont plus jamais parlé de Julie.
Un jour, chacun reçoit une mystérieuse enveloppe. À l'intérieur, un texte relate les événements de cet été  tragique. Et  le chapitre 10 révèle des indices troublants qui laissent supposer que le coupable arrêté à l'époque pourrait être innocent.


Mon avis

Quoi de plus agréable que de dire au revoir à l'été avec un roman qui se situe à Saint Hilaire de Riez, commune chère à mon coeur. Découvrant depuis sa sortie de avis très positifs sur ce roman je me suis empressée de le lire à mon tour et je ne fus pas déçue loin de là.
Au fil des pages, on découvre l'histoire de David romancier à suspense qui reçoit un  jour un manuscrit comportant douze chapitres avec un message lui indiquant que le douzième chapitre possède la clé du récit. Son ami d'enfant et éditeur Samuel reçoit lui aussi le texte où seul le douzième chapitre diffère. Mais pour quoi me direz-vous? Tout simplement parce que l'histoire est réelle et concerne un épisode de la vie de ces deux personnes: l'été 1986, qu'ils ont passé au centre des mouettes à Saint Hilaire et où leur amie de l'époque Julie a disparue tout comme une autre jeune fille Emilie. Davis va mener l'enquête et explorer ses souvenirs en essayant d'élucider l'énigme du douzième chapitre.

Comme vous devez vous en douter j'ai adoré ce roman. Impossible de le lâcher tant j'avais envie de savoir ce qui allait se passer ensuite. Qui a assassiné ces jeunes filles? Qui est à l'origine de ces manuscrits? L'écriture est rythmée et incisive, le suspense est haletant... en un mot voir en deux... Un coup de coeur pour moi.

Les personnages décrits par Jérome Loubry sont attachants et plein de sensibilité, deux enfants qui portent un regard parfois douloureux sur les adultes qui les entourent. L'entourage de David et de Samuel est violent voir maltraitant.

J'ai également apprécié le regard que ces personnages maintenant adultes portent sur les enfants qu'ils étaient... Ont-ils été lâches? C'étaient-ils aperçus de quelque chose? Auraient-ils pu empêcher ces atrocités?

J'ai adoré Le douzième Chapitre, un roman d'ambiance, un roman noir, porté par des personnages attachants. L'intrigue est prenante et les personnages sont attachants. Une question se pose: Sommes nous lucides quand nous nous retournons sur notre passé, ou le regardons nous avec la culpabilité de l'adulte que nous sommes devenus ?

Merci à Calmann Levy et Netgalley pour cette belle découverte.



vendredi 5 octobre 2018

Quand on parle de Lou de Julie Gouazé




Lou n’a pas encore 40 ans. Elle s’est construite avec Marc, un homme plus âgé, qu’elle a aimé passionnément. Il a été son mentor, son pygmalion, le père de ses deux enfants. Et puis un jour, elle réalise. Qu’elle parle mais que personne n’écoute. Elle tend l’oreille pour capter une voix familière, une main tendue. Lou voudrait retrouver les fous-rires, la simplicité des soirées d’été. Mais Marc est invité à des dîners, des brunchs, des avant-premières, des remises de légion d’honneur. Lou suit, sa pochette dans la main, juchée sur des talons beaucoup trop hauts et qui malmènent ses pieds.
Alors un jour Lou sort de sa cachette et commence à fréquenter Lucie, au sourire si enjôleur, sans penser  aux conséquences. Aux regards. Aux remarques. Lou vacille, Lou cherche, Lou mord. Lou se défend contre la meute. Et la chasse de commencer…
À la manière d’un conte pour enfants, faussement naïf et terriblement cruel, Julie Gouazé nous dit avec force et authenticité le combat d’une femme contre l’homophobie, et nous parle du courage que demande la décision de tout laisser derrière soi alors qu’on a tout pour soi. Simplement pour se ré-appartenir avant de pouvoir mieux se donner.

Mon avis

Je viens à l'instant de terminer ce roman et les premiers mots qui me viennent sont "Wouah" "Superbe". Je suis séduite par l'histoire de Lou qui décide de quitter son mari et de tourner le dos à son ancienne vie. Lou tombe amoureuse mais pas de n'importe qui : elle tombe amoureuse de Lucie. Elle doit faire face à l'incompréhension au non dits et aux racontars. Mais ce qui prime avant tout c'est l'amour, ce lien très fort qui lie ces deux femmes.  Un amour qui fait franchir les montagnes. 

Lou est une femme forte, qui vit pleinement sa maternité et sa condition de femme en étant à l'écoute de ses sentiments. Elle se détache peu à peu d'une vie consensuelle pour aller vers le nécessaire l'exclusif. J'ai aimé cette femme forte en accord avec elle même.

Le tout est porté par la plume sublime de Julie Gouazé. L'écriture est rapide, pleine de rythme. Les phrases sont courtes et précises tout en étant très poétique. On trouve de multiples allusion au loup et à Lou. On pourrait presque lire ce livre à haute-voix tellement l'écriture est poétique.

Julie Gouazé nous offre un roman écrit de façon très poétique et subtil où les personnages sont confrontés aux bassesses homophobes quotidiennes. Un très bon moment de lecture et de tolérance.


lundi 1 octobre 2018

Lucie Lumière de Gérard Georges

Dans la ferme familiale des Collange, la benjamine, Lucie, est la pièce rapportée, l’enfant adoptée de l’Assistance publique. Pas vraiment aimée, juste tolérée. Les Collange ont fait « fortune » grâce à la culture de l’ail rose ; le père est toujours dans ses champs ; la mère toujours après la bonne. Entre Roland, son grand dadais de « frère », et sa « sœur » Edith, adolescente disgracieuse, Lucie est un vent de liberté et de vitalité, qui n’aime rien tant que parcourir la nature et retrouver son ami Clément…
Chez elle et au village, depuis le café jusqu’à l’épicerie, partout on dit qu’elle a le diable aux trousses. En cette année 1963, Lucie a une révélation : un jour, c’est sûr, elle sera écrivain.

Mon avis

Une fois encore , c'est avec plaisir que j'ai retrouvé la collection Terre de France. Cette foi ci j'y ai découvert une belle et jeune héroïne Lucie. Abandonnée à la naissance, elle a été confiée à la famille Collange, de rustres récoltants d'ail avides d'argent et de main d'oeuvre faciles.
Lucie n'est pas heureuse dans cette famille qu'elle ne considère pas comme la sienne. Heureusement les livres sont très présents dans sa vie et lui permettent de s'évader. D'ailleurs elle veut devenir écrivain.

Gérard Georges nous dresse à travers ce roman le portrait de la France profonde dans les années 60, où tout n'est que racontars, convoitises et cancans. Difficile pour une belle jeune fille qui attire les convoitises de grandir dans cette environnement.

Lucie est une hérîne comme je les aime qui se bat et continue d'avancés malgré les bassesses qu'elle rencontre.
c'est une jeune fille très attachante. Le temps d'un week-end j'ai été bercée par le récit de ses aventures. Un bon moment de lecture.

mardi 25 septembre 2018

Les quatre filles du Docteur Moreau de Janine Boissard





Elles sont quatre sœurs, entre douze et vingt-deux ans. Claire la princesse, qui rêve d’être mannequin  ; Bernadette l’indomptable, passionnée par la défense des arbres, ces seigneurs  ; Pauline qui rêve d’écrire et Cécile, la poison, incorrigible accro à son portable. Elles ont un père médecin, une mère «écouteuse» et vivent à La Marette, une maison entourée d’un jardin, non loin de la ville. On y rit, on y pleure, on s’y brouille et s’y réconcilie, mais avent tout on s’y sent bien.

Avec Les quatre filles du docteur Moreau, Janine Boissard fait revivre L’esprit de famille, saga culte des années soixante-dix, en lui donnant les couleurs d’aujourd’hui. Poussez la porte de La Marette, entrez dans cette famille. C’est la vôtre.


Mon avis

 Quel plaisir de retrouver sous la plume de Janine Boissard les personnages de l'Esprit de famille dont j'avais suivi les aventures à la télévision il y a bien longtemps. Je l'avais tellement aimé que je mettais jeter sur les différents romans pour retrouver les filles du docteur Moreau , toutes différentes mais si attachante. Je ne saurai s dire celle que je préférais.
Quel ne fut pas mon étonnement de découvrir que Janine Boissard avait réécrit son récit et l'avait réactualisé. C'est avec un réel plaisir  que je me suis plongé dans ma lecture par un début d'automne pluvieux. 

On y retrouve bien sûr les quatre soeurs: Pauline la narratrice, le rêveuse qui rêve de devenir écrivain. Mais également Claire, la plus belle celle qui veut devenir mannequin, Bernadette qui prend coûte que coûte la défense des arbre . Ce roman ne serait pas aussi pétillant sans Cécile dite la poison. 
La vie de famille prend une place important dans le récit; on peut même dire que c'est son fondement. On observe comment interagissent les différents protagonistes, quels sont les liens qui unissent les soeurs.

Pas de grandes découvertes pour moi dans cette histoire, mais le plaisir simple et pur de retrouver d'anciennes connaissances pour partager un moment.  

vendredi 21 septembre 2018

Le Péché d'écarlate de Jean Anglade






En Auvergne, au début du xxème siècle. Tout destinait Georges Juradieu à une existence heureuse : beauté, intelligence, considération, richesse. Mais, encore enfant, il assiste à l’assassinat de son père, par le fils d’un homme que la banque Juradieu a conduit à la ruine et au suicide. Devenu un fils de banquier en banqueroute, Georges découvre alors la méchanceté humaine. Désormais, avec un cynisme et une violence rares, il s’applique à être partout le plus méchant, jusqu’à ce qu’il devienne lui-même victime de son système. Alors, du fond de la nuit, lentement, Georges Juradieu prend conscience de la face cachée de l’homme grâce aux démonstrations de gentillesse, de patience, d’attention envers lui.

Mon avis

A l'arrivée de l'automne, j'aime me tourner vers des romans de terroir et je dois avouer qu'avec la collection Terres de France, je n'ai jamais été déçue. Avec le Péché d'écarlate, Jean Anglade nous brosse le portrait de Georges, malmené par la vie dès son plus jeune âge et emprunt de culpabilité.
Coupable d'avoir ouvert la porte au meurtrier de son père, d'avoir provoquer la mort de celui_ci par éternuement... Qu'il le soit vraiment ou que ce soit la perception que l'enfant a de lui même, Georges souffre. Son adolescence ne sera pas plus douce pour autant puisque suite à la faillite de la banque familial il devra affronter seul les affres de la vie, et la méchanceté humain.

Pas facile de s'attacher à un personnage méchant , cynique et parfois violent me direz-vous, mais il n'en est rien car Georges est avant tout un être troublant qui ne fait que réagir aux souffrances que la vie lui inflige : difficile de grandir seul, d'être abandonné par sa famille. En un mot on s'attache au personnage et on lui trouve des excuses. D'ailleurs ne va-t-il prendre petit conscience des failles de son système de pensée.

Le Péché écarlate est un roman troublant qui fait réfléchir sur la condition humaine, le cynisme et la bienveillance. Difficile de le lâcher une fois commencer.

vendredi 14 septembre 2018

Faux amis de Linwood Barclay

lundi 27 août 2018

Sergent Papa de Marc Citty



Si encore je t’avais abandonné  pour parcourir le monde ou pour plonger  dans l’ivresse d’une trépidante vie d’artiste,  peut-être aurais-tu pu me fantasmer  en père aventurier absorbé  par des voyages extraordinaires,  mais non, j’ai toujours été là,  à quelques encablures de ta chambre  d’enfant, et pourtant si éloigné.
 Comédien à la carrière essoufflée,  Mathieu tente de renouer avec son fils Antoine,  musicien prodigieux. Au rythme des tâtonnements  de ce père absent se  découvrent la tendresse  prudente et la violence sourde des sentiments.


Mon avis

Marc Citti signe ici son second roman après  Les Enfants de Chéreau. Une école de comédiens. Comédien de métier, il nous raconte l'histoire d'un père à la reconquête de son fils. Matthieu comédien un peu paumé tente de recréer les liens entre lui et Antoine son fils musicien. Le récit est émaillé de références musicales qui donne du rythme au texte. L'ensemble est touchant. Les personnages à la recherche d'eux mêmes se livre avec pudeur et sensibilité.

J'ai beaucoup aimé ce livre, je me suis plongée dans le récit que l'on devine sans doute proche de la réalité de Marc Citti.

Un bon moment de lecture.


dimanche 26 août 2018

Un maison sur l'océan de Béatriz Williams


Des tensions de l’Europe en guerre à l’Amérique jazzy des sixties, Beatriz Williams livre un final palpitant, une magnifique histoire d’amitié et de passion, pour ponctuer la trilogie des sœurs Schuyler. 

À l’automne 1966, l’intrépide Pepper Schuyler est dans les ennuis jusqu’au cou : non seulement la belle est enceinte de son ex-patron, politicien influent qui la pourchasse à travers le pays, mais elle se retrouve seule et sans ressources. Son unique bien : une Mercedes de collection, qu’elle vient de vendre pour une coquette somme à une mystérieuse acquéreuse, Annabelle Dommerich.
Il faut dire que cette célèbre violoncelliste française attache une valeur sentimentale particulière à ce véhicule. Elle seule connaît l’histoire de cette voiture, de sa course éperdue à travers l’Allemagne nazie jusqu’à son arrivée en Amérique. Et le destin des deux amants en fuite qu’elle abritait…
Alors qu’Annabelle décide de prendre Pepper sous son aile et lui offre un refuge sur une plage déserte de Floride, les deux femmes se livrent peu à peu leurs secrets.
Ensemble, parviendront-elles à affronter les zones d’ombre de leur passé ?

Mon avis

Beatriz Williams est l'autrice de plusieurs romans ayant une base historique. Elle s'est fait connaître par L'été du cyclone. Viens ensuite la triologie mettant en scène les 3 filles de la familles Schuyler. Nous rencontrons tout d'abord Vivian dans la vie secrète de Violet Grant, puis c'est le tour de Tiny dans les Lumières de Cape Cod et pour finir Pepper dans le roman qui nous concerne c'est à dire Une maison sur l'océan. L'été fut pour moi l'occasion d'enchaîner ces trois romans. 

Tout comme dans les précédents romans, Béatriz Williams alterne les époques puisque nous suivons à la fois l'histoire de Pepper dans les années 60 aux Etats Unis et celle d'Annabelle en Europe ( plus particulièrement en France et en Allemagne ) dans les années 30, lors de la montée du Nazisme.

Contrairement au précédents ouvrage, la part belle n'est pas faite à Pepper, enceinte d'un homme marié, mais à Annabelle à l'époque jeune fille amoureuse d'un juif Allemand dans cette période trouble.L'ensemble est largement documenté. La montée du Nazisme est très présente.

Encore une fois, l'auteure nous dépeint des jeunes femmes émancipée qui prennent leur vie en main.

A travers ce roman histoire, Béatriz Williams dépeint avec véracité une histoire d'amour dans des temps difficiles. J'aurais malgré tout aimé que l'histoire de Pepper soit plus présente.


jeudi 23 août 2018

Le Prince à la petite tasse d' Emilie de Turckheim




Pendant neuf mois, Emilie, Fabrice et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre à l'âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace la formidable aventure de ces mois passés à se découvrir et à retrouver ce qu'on avait égaré en chemin : l'espoir et la fraternité.

Mon avis

Le Prince à la petite tasse fait partie de la Rentrée littéraire 2018.Il ne s'agit pas de son premier roman, loin de là. Délaissant un moment la fiction, elle s'engage sur le chemin ardu du témoignage. En effet, dans ce court récit, Emilie de Turckheim nous fait partager une tranche de vie, une parenthèse enchantée celle de l'accueil d'un jeune immigré afghan à son domicile. Emilie, fabrice son mari et leur deux enfants Noé et Marius ont accueilli chez eux un jeune réfugié le temps qu'il trouve un logement et apprenne la langue.

C'est avec beaucoup de sensiblité que l'autrice nous narre des moments de partages et d'échanges. Réza est un jeune homme attachant qui peu à peu devient indispensable dans la vie de ses hôtes. Ses différences enrichissent le quotidien de ceux-ci.

L'écriture est belle et poétique. J'ai été particulièrement touchée par le passage où Emilie de Turckheim nous explique la signification du titre: Prince à la petite tasse. 

Je vous conseille cette lecture plein d'humanité, de chaleur et de tendresse
loin des lieux communs sur l'immigration et des sentiers battus. Un très beau récit de vie.
 

mercredi 11 juillet 2018

La compagnie des livres Pascale Rault - Delmas


Sceaux, 1966. Annie a des livres plein la tête et des rêves qui se bousculent. Dans la librairie de son grand-père, chaque bruissement de page l’éloigne de la sévérité de son éducation bourgeoise et lui fait oublier sa solitude : la Compagnie des livres est son refuge.
Auvergne, 1966. Michel a perdu brutalement un être cher et son innocence d’enfant avec. Des parties de cache-cache dans les bois aux secrets confiés sur le chemin de l’école, rien ne sera plus comme avant. Seuls les romans, qu’il lit caché dans le grenier, apaisent son chagrin.
Lorsque les hasards de la vie poussent Annie et Michel à se rencontrer, il suffit d’un regard pour que ces deux passionnés de lecture se reconnaissent. Mais le monde dans lequel ils grandissent a établi des barrières sociales difficiles à franchir. Et Mai 68 a beau souffler un vent de révolte sur la France, les préjugés ont la vie dure.
Pourtant, ce printemps gorgé d’espoir, de liberté et de promesses leur appartient. Annie et Michel en sont convaincus : c’est maintenant ou jamais que doit s’écrire leur propre histoire.

Comme Annie, Pascale Rault-Delmas a grandi à Paris dans les années 1960. Cinquante ans plus tard, elle nous raconte : Mai 68, l’émancipation des femmes, la métamorphose de la société… Et surtout, son amour pour les livres.

Mon avis

 La compagnie des livres est le premier roman autoédité de Pascale Rault-Delmas. Cette formule lui a permis d'être repéré par les éditions Mazarine.

Dans ce premier roman l'auteure nous fait partager son amour des livres à travers ses deux petits héros: Annie et Michel. En effet La compagnie des livres est avant tout le nom de la librairie de Lucien, le grand-père d'Annie qui lui transmet l'amour des livres et de la lecture. Annie est une petite fille sage qui lit beaucoup pour oublier qu'elle s'ennuie . Fille de pédiatre, son père lui interdit de côtoyer les autres enfants de la cité. Elle fera malgré tout connaissant de Michel, jeune fils des gardien de l'immeuble qui arrive d'Auvergne où son père était fermier. Après la mort de son frère il s'est replié sur lui même et passe son temps à lire. Comme vous l'aurez remarqué c'est un roman où l'on parle beaucoup de livres ou de lecture. Mais ce serait réducteur de n'évoquer que cet aspect car la condition de la femme, son émancipation, voir sa libération sont également abordées dans cet ouvrage qui se situe dans les années 60 . La mère d' Annie, Hélène a dû quitter son emploi d'infirmière qu'elle aimait beaucoup pour s'occuper de ses enfants. A travers elle, Pascale Rault-Delmas aborde les thèmes de l'avortement, la contraception qui ne sont pas légalisés à cette époque en France.

L'auteure nous brosse également le portrait des français de l'époque avec les paysans qui doivent quitter leur terre pour travailler à l'usine et pour certains partir vivre en banlieue parisienne où les grands ensembles commencent à se développer. Michel et Annie vivent d'ailleurs à Sceaux dans une tour de plus de 10 étages.

Le climat de la France et Mai 68 sont également évoqués: Lucien accueille les étudiants dans sa librairie, et le frère de Michel participe aux manifestations. Un vent de liberté souffle pendant quelques jours sur le pays .

On trouve également dans la compagnie des livres des thèmes plus graves et plus sensibles tels que la toxicomanie et la mort de l'enfant.

J'ai littéralement dévoré ce roman. Je me suis laissée prendre par la main par Michel et Annie, et c'est avec plaisir que j'ai partagé leurs aventures. Pas de temps mort dans le récit, on se laisse transporter et les pages filent. Un coup de coeur!

Merci aux éditions Mazarine et à Netgalley.

lundi 9 juillet 2018

Au rendez-vous des élégantes Susana Lopez Rubio